La guadua ou comment réduire une empreinte écologique....

A- Utiliser un matériau peu énergivore

On considère qu'à résistance équivalente l'empreinte écologique de la guadua serait de 30, le bois de 80, le ciment de 240 et acier 1500 (Janssen). Cela signifie que malgré l’énergie dépensée au transport international il reste plus écologique qu’un bois local :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bambou#Bambou_et_environnement

En effet, la culture du bambou ne requiert 

-Pas de fertilisant : grâce à une biomasse et à une activité bactérienne très importante ainsi qu'une grande capacité de conservation de l'humidité 
-Pas de pesticide : grâce à la richesse de sa biodiversité très riche, l'écosystème s'autorégule.

-Pas d'ensemencement : grâce à son système de reproduction végétative, il s'autoperpétue

-Il n'y a pas de machine pour l'extraction : « Grâce » à une certaine inaccessibilité liée à sa
reproduction anarchique, l'extraction est manuelle et à la machette

-Pas de machine pour la transformation du matériel brut : les bambous sont utilisés en général dans leur forme naturelle ou déroulés à la machette.

-Pas de déplacements : L'exploitation d'une forêt de guadua produit annuellement 8 fois plus de matière utilisable qu'une exploitation d'arbres à croissance rapide. En outre la récolte est sélective, ce qui permet la sédentarisation des équipes de travail.

B- Construire en bambou c'est participer indirectement au développement de l’agrofesterie du bambou

1 – Pour neutraliser son bilan carbone

Le modèle de Environmental Bamboo Foundation à Bali : 
EBF est une fondation à Bali qui a pour but la promotion  du bambou et la recherche de fonds pour le reboisement et la sédentarisation des communautés rurales autour de l'exploitation de ce matériau.

A travers leur page web chacun peut calculer ses émissions carbone.

Un Européen émet environ 10 tonnes de carbone par an, Un Américain en émet 20.

La fondation nous invite à financer le reboisement d'une surface correspondant à la neutralisation de notre bilan carbone : Une fois dans la vie c'est suffisant puisque le bambou s'autorégénère.

Les chiffres sont différents d'une source à l'autre mais le bambou ayant le taux de croissance le plus rapide du monde végétal on peut imaginer sa capacité en tant que puits de carbone.

On dit aussi qu'il produit 35 % d'oxygène en plus que d'autres plantes arborescentes en situation équivalente. 

2 – Pour neutraliser son empreinte hydrique

a – conservation de l’eau

Si le pétrole fut l’or noir du 20 ème siècle, l’eau sera l’or bleu du 21ème,  cf le film “flow pour l’amour de l’eau”
Nous pouvons calculer notre empreinte hydrique grâce au site de l'UNESCO : (http://www.empreinte-de-l-au.org/index.php?page=files/home) cependant, Il n’existe pas de feuille de calcul relative à la neutralisation de l’empreinte hydrique par la participation au reboisement bambou  si ce ne sont Les données du centre du bambou indiquant qu'un guadual retient 180 m3/ha dans les premiers 10 cms du sol, en stocke 30 m3 dans son organisme et permet comme toute couverture vegétale arborescente à l’eau de s’infiltrer dans les profondeurs des sols.
Tous les jours chaque guadua pompe entre  7 et 15 litres d’eau qui remontent jusqu’au feuillage et transpire, humidifiant l’écosystème.

La consommation de viande par exemple : on estime qu’un kilo de boeuf coûte 16000 litres d’eau.

D'abord, le fait de déboiser pour créer des pâturages totalement inefficaces à la rétention de l'eau : La terre compactée par le bétail ne laisse pas l'eau s'infiltrer et l'évaporation due au contact direct avec le soleil est très importante. Le ruissellement se chargent en plus de matières fécales qui au lieu de fertiliser les sols, contaminent les ruisseaux.

Selon Hoekstra, 67% du commerce global d'eau virtuelle est en rapport avec le commerce
international de cultures, 23% est en rapport avec le commerce bétail et produits de la viande et 10% restant est en rapport avec le commerce de produits industriels.

Jusqu'à 'il y a seulement 15 ans, la Colombie occupait la 3ème position mondiale pour sa richesse hydrique. Aujourd'hui elle est en 17ème position en grande partie lié au problème de la perte constante de ruisseaux, conséquence de la déforestation lié aux développement des terres agricoles souvent pour des paturages ou champ de soja destinés à nourrir le bétail.

Lorsque l'on sait que d'ici 2020, 400 millions de personnes devraient rejoindre la classe moyenne et donc devenir des consommateurs réguliers de viande, on imagine la taille du problème.





b-Traitement de l’eau : Phytoépuration
La guadua est munie des canaux d'air necessaires à la phyto-épuration qui alimentent les bactéries aerobies situées dans les rhyzomes. Ce sont elles qui dégradent nitrates et phosphates responsable de la pollution (eutrophisation des rivières).

Phytorem (phytorem.com), une société française travaille dans ce secteur avec de très bons
résultats. Elle propose des « stations d'épuration » organiques au coûts très intéressant comparé à celui des stations d'épuration chimiques. En outre, l'empreinte écologique et l'esthétique de cet aménagement sont sans comparaison.

La guadua pousse dans la zone cafetière en Colombie. Si elle  devenait un produit demandé, ces producteurs de café pourraient développer la culture du bambou, avec une double fonction,: un système de phytoépuration intégré pour remedier à la pollution des déchets organiques liés au traitement du café qui au lieu de contamminer les rivières deviennent un fertilisant.

Phytorem intervient à travers la construction de wet land : l'eau contaminée est recyclée par le guadual, les matières organiques sont métabolisées et l'eau est restituée a l'environnement par évapotranspiration. Certains bambous ont aussi la faculté de stocker les métaux lourds.

Les pays d’Amérique du sud sont largement excédentaires dans le commerce mondial de l'eau virtuelle parce que les industries qui nécessitent les plus grandes quantités d'eau se délocalisent dans ces pays riches en ressourecs hydriques mais les coûts sur environnementaux occasionnés n'apparaissent pas dans les prix à la consommation finale,
Dans la majorité des cas les déchets toxiques sont restitués au fleuve sans aucun traitement préalable. On appelle cela un coût externalisé, supporté par une troisième partie : la biosphère (ensemble des organismes vivants et des milieux ou ils vivent)

Cette situation est très bien décrite dans le film « l'histoire des choses ».

L’idée ici, n’est pas de déclarer la guerre aux multinationales mais à travers la divulgation de l'information parvenir à imposer les bases de « l’économie environnementale » sans quoi nous disparaitrons, comme des cellules cancéreuses qui en détruisant leur hôte finissent par se détruire elles mêmes.

La guadua en tant que plante pionnière permet de recoloniser des terres érodées, en voie de désertification et donc de reactiver le cycle de l’eau dans ces zones asséchées tout en participant à la sécurité alimentaire puisque les pousses de bambou sont comestibles.

Selon le vieil adage chinois “ on peut se passer de viande mais pas de bambou” :)


ENGLISH

The guadua or how to reduce an ecological print


A- To use a material little energy hungry

It is considered that to equivalent resistance, the energetic balance of the guadua is of 30, the wood of 80, cement of 240 and steel 1500 (Jansen).
That means that in spite of the energy spent with international transport bamboo remains more ecological than a local wood:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bambou#Bambou_et_environnement 
Indeed, the bamboo culture does not require
- Fertilizer: thanks to its biomass and a very important micro organism activity joined with a great capacity of moisture conservation it quicky recycles the nutrients.
- Pesticide: thanks to the richness of its biodiversity, the ecosystem autoregulate itself.
- Sowing : thanks to its system of vegetative reproduction, it reproduces itself through the root system keeping soils always protected.
- Machine for the extraction: Thanks to a certain inaccessibility related to its anarchistic reproduction, the extraction is manual often with machetes.
- Machine for rough material transformation: the bamboos are used in general in their natural form or are unrolled with the machete to make esterillas (bamboo boards).
- Displacements: The exploitation of a guadua forest produces annually 8 times more usable matter then a rapid growth tree exploitation. Moreover harvest is selective, which allows the sedentarisation of the work forces.

B- To build with bamboo is indirectly taking part to the development of the bamboo agroforestry

1 - To neutralize one carbon balance
The model of Environmental Bamboo Foundation in Bali:
EBF's purpose is the promotion of bamboo, researching for funds for reforestation and the sedentarisation of the rural communities around the exploitation of this material.
Through their Web page each one can calculate his carbon emissions.
A European emits approximately 10 tons of carbon per year, an American emits 20 of those.
The foundation invites us to finance the reforestation of a surface corresponding to the neutralization of our carbon balance : Once in one's life is sufficient since bamboo autoreplicate itself.
The datas are different from a source to another but the bamboo having the fastest growth rate of the vegetal world one can imagine its capacity as carbon sink. 12 tonnes/heactare seems to be the most recognized data.
It is said also that it produces 35% more oxygene in more than other arborescent plants in equivalent situation.

2 - To neutralize one's hydrical print
- Water conservation.
If oil has been the black gold of the 20th century, water will be the blue gold of 21st,
cf the movie “flow for the love of water”
We can calculate our hydrical print thanks to the UNESCO site
However, worksheet related to the hydrical print neutralization through participation in reforestation project doesn't exist as far as we know..
We can only have an idea taking into account some of the Colombian National Bamboo center datas indicating that guaduals retains 180 m3/ha in the first 10 cms of the soil and 30 m3 in its organism. Every day each guadua pump up between 7 and 15 liters of water which go up to the foliage and perspires, humidifying the ecosystem.
In that Unesco webpage we can calculate for exemple our meat consumption for example: it is estimated that one kilo of beef costs 16000 liters of water.
It can be explained by the effect of deforestation, creating completely ineffective pastures at the level of water retention : The ground compacted by the cattle does not allow water infiltration and the evaporation due to the direct contact with the sun is very important.
Besides, the run offs wash down the faeces which instead of fertilizing the grounds, contaminate the streams.
According to Hoekstra, 67% of the total virtual water trade is in connection with the international trade of cultures, 23% are in connection with the cattle trade and meat production and 10% remainder are in connection with the industrial products trade.
15 years ago, Colombia was occupying the 3rd world position for its hydrical richness.
Today it is in 17th position facing a constant loss of streams : pastures, african palm tree and soya fields mainly destinated to cattle food showing a dramatic water inefficiency.
When we know that in the next 10 years, 400 million people should join the middle-class and thus become regular meat and agroindustrial food consumers, we can imagine the size of the problem.

B-Water treatment through phytoépuration
Guadua possesses the air canals necessary to phyto-purification providing air to the aerobic bacterias located in the rhyzomes to degrade nitrates and phosphates responsible for pollution (eutrophication of rivers).
Phytorem (phytorem.com), a French company works in this sector with very good results.
It proposes “organic purification plants » at a very interesting cost compared to the chemical ones. Moreover, the ecological print and the esthetics of this installation are without compariso.
The guadua grows in the coffee zone in Colombia : If it was becoming a successfull product, these coffee producers could develop the bamboo culture, with a double function : a system of phytoepuration integrated to cure the pollution of organic coffee waste which instead of contaminating the rivers would become fertilizers.
Phytorem intervenes through the construction of wet Land: Contaminated water is recycled by the guadual, the organic matters are metabolized and the water is restored to the ecosystem through evapotranspiration.
Certain bamboos have also the faculty to store heavy metals:

The south American countries are largely excedent in the world virtual water trade because industries which require the greatest water quantities are delocalized in these countries rich in hydrical ressources but the environmental costs do not appear in the final consumer's price.
In the majority of cases toxic wastes are restored to the river without any preliminary treatment. One calls that practice an « externalized cost », supported by a third part : The biosphere.
This situation is very well described in the movie “lThe story of stuffs”.
The idea here, is not to declare a war to multinationals but through the disclosure of the information try to impose the bases of “the environmental economy” necessary to our survival to avoid if possible ending up like cancer cells which by destroying their host end up destroying themselves.
The guadua as a pioneer plant allows recolonization of eroded grounds in the process of turning into a desert and thus reactivate the cycle of water in these drained zones.

while taking part in food safety since the bamboo shoots are edible, leaves usable for cattle food. The canes being hurracan resistant, they also act as a wind breaker preventing culture destruction.
According to the old Chinese proverb “one can do without meat but not without bamboo”:)